
(Montage fait par moi ; on n'y touche pas !)
[Sur l'image (de haut en bas) : Yui - ??? - ??? ]
Watashitachi no subarashï Inin : Chapitre 34 ~ Une Merveilleuse Demoiselle
Mon souffle... Oui, il n'y a plus que mon souffle qui se fait entendre. Haletante et immobile, je regrette sincèrement de m'être emportée dans un endroit pareil. Nom d'une cacahuète, qu'est-ce qui m'a pris de chanter comme une idiote dans les corridors de cet immeuble ? À présent, je n'ai plus aucune chance d'inciter Tokiya à rejoindre mon club de musique. Je suis un vrai boulet, ce n'est pas possible !
- Tu... Tu connais Lonely Boy ? S'étonne finalement le jeune homme, après plusieurs secondes de silence.
Mon regard reste plongé dans le sien. Il n'a pas changé d'expression, il est toujours aussi abasourdi qu'à son arrivée. Que dois-je faire ? M'excuser, partir sans dire un mot, le harceler encore une fois ou... tout simplement faire comme si de rien n'était et continuer à chanter ? La dernière option est un peu risquée, mais j'ai déjà atteint le niveau maximum du ridicule, alors pourquoi ne pas pousser le bouchon encore plus loin ? Juste pour rire, allez. Je n'ai rien à perdre, après tout.
- In the summer of '53 his mother brought him a sister. But she told him "we must attend to her needs, she's so much younger than you" !
Je me remets à taper des pieds et à frapper dans mes mains, tout en agitant mon corps de manière rythmée. J'ouvre la bouche pour réciter les paroles suivantes, mais à ma plus grande surprise, Tokiya les chante à ma place :
- Well, he ran down the hall and he cried. Oh, how could his parents have lied ? When they said he was an only son, he thought he was the only one !
Un frisson parcoure mon échine, j'adore sa façon de prononcer les paroles en anglais. C'est la deuxième fois que j'entends sa voix et elle est toujours aussi fabuleuse. Je ne me trompais pas en disant que c'était un prodige. Finalement, nous chantons le refrain ensemble :
- Ooh, oh, what a lonely boy ! Oh, what a lonely boy ! Oh, what a lonely boy !
Mon c½ur se réchauffe, c'est exactement ce que je voulais ; former un duo avec lui. Même en improvisant, le résultat était époustouflant. Moi qui pensais que ma voix gâcherait le ch½ur, je me suis trompée, car c'était vraiment beau !
- Ichigo, tu chantes bien...
- Merci ! (J'affiche un grand sourire) Mais chez toi, c'est vraiment un don ! Je parie que tu n'as pas eu besoin de t'entraîner pour avoir une aussi belle voix !
Tout en rougissant légèrement, il me remercie. Finalement, mes compliments ont quand même eu leur petit effet. Je profite de cette occasion pour retenter ma chance, même si c'est probablement la dernière fois.
- Tokiya, je suis désolée de continuer d'insister, mais je veux vraiment que tu deviennes mon élève.
- Dis de cette façon, c'est un peu bizarre.
- Pourquoi ?
- Tout simplement parce que nous avons le même âge !
- Mais essaie de faire un effort !
Je prends un air de chien battu. Mes yeux brillent comme des étoiles, tandis que je gonfle les joues, m'efforçant à ressembler à quelque chose d'adorable.
- Rho, arrête ! Grogne le chanteur.
Je fais l'inverse de ce qu'il m'ordonne, ce qui commence à l'irriter, mais également à le fatiguer. Il passe une main sur son front, tout en lâchant un long et profond soupir.
- Bon... D'accord ! D'accord ! Cède-t-il. Puisque tu insistes autant, j'accepte de m'inscrire ! Tu as gagné !
Un énorme sourire se dessine sur mon visage. Sans hésiter, je lève mon poing en signe de victoire, tout en criant « Yes ! » comme à mon habitude.
- Mais, ajoute Tokiya, promets-moi quelque chose.
- Oui, tout ce que tu voudras, mon garçon !
- Promets-moi de m'aider à réaliser mon rêve.
C'est en lui serrant la main que je jure de ne jamais l'abandonner et de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'il devienne une star mondialement connue. J'exagère un peu, mais étant donné qu'aucune loi n'interdit d'avoir de grosses ambitions, je ne me retiens pas. Peu importe la grandeur de nos rêves, il faut toujours croire en eux.
Fin POV d'Ichigo
POV de Kairine
Ce matin, j'ai brièvement discuté avec la directrice. Elle m'a demandé si mes recherches avançaient et, sur le coup, je lui ai dit que je ne tarderai pas à désigner mon successeur – ce qui n'est pas tout à fait vrai. D'un côté, j'ai rencontré plusieurs élèves, ce qui est une bonne chose. Mais d'un autre point de vue, je n'ai pas assez réfléchi pour désigner la personne idéale. Malheureusement, il va bien falloir que je me décide, car mon temps de réflexion n'est pas illimité. Une fois encore, c'est en flânant dans les couloirs que je laisse mon cerveau trouver une solution à ce problème. À force d'effectuer ce rituel tous les jours, c'est devenu une habitude. Néanmoins, ce n'est pas aussi inutile qu'on pourrait le penser. C'est tout de même ainsi que j'ai rencontré Tokiya et Otoya qui, d'après de récentes rumeurs, ont tous les deux accepté de rejoindre le club de musique.
- Oh, j'ai une illumination !
Je sais de quel côté je dois m'orienter. Le futur délégué sera forcément l'élève de Vinny et d'Ichigo, puisque c'est avec eux que je collabore le plus. Oui, c'est exactement ça ! Maintenant, le seul problème est de savoir quel membre mérite d'être assigné à ce poste... Et encore faut-il que les inscriptions soient complètes.
- Excuse-moi, m'interpelle un inconnu, tu es bien Kairine Kyôki ?
Un petit blondinet aux yeux bleus, coiffé d'un chapeau, me fait signe de me rapprocher. Il a un look bien particulier. Ses vêtements sont très voyants, ses cheveux sont dotés de reflets rose bonbon et ses ongles sont vernis à la perfection avec du noir. Depuis que je fréquente cette Académie, ce genre d'accoutrement n'a rien d'inhabituel pour moi. Cependant, je dois avouer que ce style lui va à merveille.
- Je peux t'aider ? Lui dis-je.
- Oui. (Il m'entraîne vers le grand tableau d'affichage et me désigne la fiche d'inscription du club de musique) Est-ce qu'il faut avoir un talent particulier pour s'y inscrire ?
Je me gratte l'arrière de la tête en répondant :
- Pas forcément, je crois. Pourquoi ?
- J'ai une amie qui hésite un peu à faire partie de ce club.
- Je connais bien les personnes qui le gère et je suis certaine qu'ils seront ravis de l'entraîner.
- C'est vrai ?
- Oui ! Le but de ce club est de perfectionner les élèves et de les aider à aller de l'avant. Tu pourras dire à ton amie qu'elle sera entre de bonnes mains !
Le jeune garçon me gratifie d'un beau sourire, avant de respectueusement s'incliner devant moi. Il me salue alors, avant de repartir. Je fais de même et m'apprête à reprendre ma ballade, jusqu'à ce que j'aperçoive un livre tomber du sac du blond. Il est déjà loin, donc j'aurais beau crier, il ne m'entendra pas. La seule chose à faire est de courir et de ramasser le bouquin. Mauvaise nouvelle ; la course ne fait pas partie de mes qualités. Malheureusement, je suis dans l'obligation de l'aider, étant donné que j'ai une réputation de « gentille déléguée » dans cette Académie. Je mets donc ma paresse entre parenthèses et me lance à la poursuite du blondinet. Après quelques pas, je parviens à saisir le livre. Cependant, l'inconnu a littéralement disparu de mon champ de vision. Par conséquent, je vais devoir attendre notre prochaine rencontre pour lui restituer son bien. Bravo... Je pose les yeux sur la couverture du bouquin et découvre son titre écrit en grosses lettres. Journal Intime de Yui Kotégawa. Les deux derniers mots sont notés à la main et me font frôler la crise cardiaque.
Enfermée dans mon bureau, je ne peux pas résister à l'envie de découvrir ce qui se cache dans ce livre. Je sais très bien que c'est une violation de la vie privée, mais soyons réalistes, il n'y a rien de plus tentant qu'un journal intime. De plus, il appartient visiblement à la personne qui m'admire le plus ici. Moi qui souhaitais en savoir plus sur cette fille, je suis gâtée. On ne peut pas dire que c'est un coup de chance, vu que je risque de le payer très cher par la suite, mais ce n'est pas plus mal. En plus, ce bouquin n'est absolument pas sécurisé. Impossible de ne pas répondre à l'appel du diable. Sans hésiter, je commence à lire la première page :
« Si j'ai bien compris, il faut commencer pas Cher journal lorsque l'on écrit ici... D'accord, je vais essayer.
Cher journal, je me présente ; je m'appelle Yui Kotégawa. Je suis une adolescente banale et ennuyeuse avec des cheveux marron foncé et des yeux de couleur banane pourrie. Je viens d'intégrer l'Académie Anonyme et, comme je n'ai pas d'amis, j'ai pensé que ce serait une bonne idée de noter mes impressions quelque part. Depuis que je suis toute petite, je possède une forte maturité qui me rend très différente des personnes de mon âge et qui m'empêche de me lier d'amitié avec elles. Ce n'est pas un problème de timidité, c'est encore pire. À première vue, savoir se comporter en adulte est une bonne chose, mais à la longue, ça devient un véritable handicap. Souvent, mes camarades de classes me trouvent dix fois plus agaçante que le professeur lui-même. Honnêtement, ça ne m'enchante pas vraiment, mais je n'y peux rien. Je suis née comme ça...
À ce jour, j'en suis à la deuxième semaine d'école. Ici, tous les élèves sont habillés bizarrement et ça me frustre beaucoup. Je trouve que ça donne une mauvaise image à l'Académie, ce n'est pas sérieux. C'est ce que j'ai raconté à cinq personnes de ma classe, alors que j'étais gentiment invitée à passer du temps avec elles. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je n'ai pas pu m'empêcher de me montrer froide et réticente sur ce sujet-là. Mes camarades l'ont mal pris et m'ont immédiatement abandonnée. Ils étaient très vexés par mes propos. À présent, je m'en mords les doigts. Ce n'est pas un bon signe, car les gens commencent à me donner une sale réputation. Je dois donc assumer mon erreur et surmonter l'année toute seule...
Voilà déjà trois semaines entières que je suis arrivée à l'Académie et que je reste dans mon coin sans compagnie. Personnellement, ça ne pose pas de problème, les gens sont trop excentriques à mon goût. Mais en même temps, ça me fait un peu mal de savoir qu'on ne m'apprécie pas. Il est vrai que pendant les cours et à chaque fois que j'en ai l'occasion, je me montre très stricte par rapport à tout. Or, c'est naturel chez moi. Malheureusement, depuis peu de temps , on me surnomme la « coincée », parce que je ne donne pas l'impression de savoir m'amuser - ce qui est totalement faux. Si j'avais ne serait-ce qu'un seul ami, je pourrais me lâcher un peu. Cependant, ce n'est pas envisageable, personne ne veut de moi...
Depuis quelques temps, je me suis surprise à fixer un garçon de ma classe. Il faut dire qu'il a énormément de succès auprès des filles. Il s'appelle Shinnosuke, c'est typiquement le genre de garçon populaire qui peut faire fondre n'importe qui avec son sourire. Et justement, je ne pense pas être son genre. Après tout, je suis banale, moi. Les seuls moments où je peux parler avec lui sont pendant les cours où les professeurs me mettent dans le même groupe que lui. Évidemment, la discussion n'est pas bien intéressante, puisqu'il ne faut pas dévier sur un sujet qui n'a rien à voir avec le thème imposé.
J'ai toutefois essayé de me faire remarquer, mais les résultats étaient vains... Cela s'est produit pendant le cours de musique. D'entrée, le professeur de chant nous a proposé de faire une performance en solo ou en petit groupe devant tout le monde. À ce moment-là, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis désignée. J'ai accepté de chanter seule. Bien entendu, ma voix n'était pas extraordinaire, mais elle n'avait rien d'horrible non plus. Personne ne s'est donc moqué de moi. Cependant, on ne pouvait pas dire que les applaudissements coulaient à flot. En réalité, c'est une très jolie fille de mon âge qui a eu le plus de succès. Je dois admettre que ça m'a rendue un peu jalouse... Mais, ce n'est pas le pire !
À la fin de la journée, j'ai aperçu Shinnosuke et cette fameuse chanteuse ensemble. Je les ai fixés quelques instants et lorsqu'ils ont commencé à se pencher l'un vers l'autre pour échanger un baiser, mon c½ur s'est brisé en deux. Je me suis ramollie, avant de m'éloigner le plus possible de cette affreuse vision.
Au bout de plusieurs semaines, j'ai fini par m'habituer à la fondation de ce couple. Hélas, je suis devenue très pessimiste en ce qui concerne mon statut social. Je me referme de plus en plus sur moi-même et me montre – malgré moi – très froide envers mes camarades. Je ne participe pratiquement plus en cours. Les professeurs l'ont remarqué et m'ont même demandé si quelque chose n'allait pas. N'osant pas dévoiler mes profondes pensées, je les assurés qu'ils ne devaient pas s'inquiéter pour moi. Après tout, mes notes n'ont pas énormément chuté, alors on ne peut pas dire que les catastrophes s'enchaînent. Cependant, je ne peux pas nier le fait que je me sens extrêmement seule. Je pense bien que je ne suis pas faite pour avoir des millions d'amis, mais ça ne tuerai personne de venir me parler de temps en temps. Même si c'est pour me poser des questions par rapport aux cours ou me demander l'heure. Je souhaite simplement qu'on remarque ma présence, je veux exister...
Comme d'habitude, je suis restée seule lors de la récréation. Je révisais un test de Sciences, tout en lançant des brefs coups d'½il autour de moi. Les gens parlaient et riaient en m'ignorant. J'étais totalement transparente. Après avoir lâché un soupir qui accentuait ma déception, j'ai décidé de me consacrer uniquement à mes fiches théoriques et à mes bouquins. Mais soudain, j'ai entendu le brouhaha habituel est devenu plus puissant. J'ai levé les yeux et j'ai constaté qu'un rassemblement d'élèves s'était formé autour de quelque chose. À première vue, cela avait tout l'air d'être une « baston ». Piquée de curiosité, j'ai quitté mon banc et me suis mêlée à la foule. Après quelques bousculades, j'ai pu trouver la place parfaite pour voir la scène suivante ; les plus grosses racailles de l'Académie étaient en pleine dispute avec deux garçons. L'une des deux victimes se trouvait au sol. Il s'agissait d'un petit blondinet au look soigné et légèrement efféminé. Derrière lui se tenait un autre garçon bien plus grand que lui. Ce dernier mesurait presque deux mètres, mais n'avait rien de menaçant, il avait plutôt l'air effrayé. Il portait des lunettes et serrait une peluche de poussin contre lui.
- Non, mais regardez-moi ces deux tapettes ! S'est moqué le plus costaud de la bande.
- J'ai du mal à croire qu'il ait osé me rentrer dedans ! S'est révolté une autre racaille en dévisageant le blond.
Au sol, celui-ci s'est redressé avec faiblesse, tout en marmonnant qu'il n'avait pas fait exprès de le heurter. Sans hésiter, le colosse l'a attrapé par le col et l'a soulevé à sa hauteur. À ce moment-là, j'ai eu du mal à avaler ma propre salive.
- Les gens comme toi, commence le géant, on ne les supporte pas ! Ton pote et toi, vous n'êtes qu'une paire de fillettes ! (Il fronce les sourcils) Vous allez regretter d'avoir croisé ma route !
Ces paroles étaient vraiment blessantes. Mais, en y repensant, j'ai eu un déclic. J'ai compris que j'ai toujours éprouvé de ce genre de réticence envers les personnes excentriques. En résumé, mon idéologie était la même que celle des racailles. Sur le moment, je me suis dégoûtée moi-même. J'ai compris pourquoi les gens ne m'aiment pas et ça m'a fait très mal, parce que je n'ai jamais fait l'effort d'accepter la différence qui nous sépare. J'ai été monstrueuse pendant tout ce temps...
- Lâche-moi !! Hurle le blondinet.
- Ferme ta gueule !
Le colosse a levé le poing, prenant un maximum d'élan. Dès lors, j'ai senti le besoin d'intervenir. Je devais me faire pardonner, je devais changer. Je ne connaissais ni le petit blond, ni son compagnon, mais je devais les aider.
- Non ! Ai-je crié.
J'ai couru à toute vitesse et j'ai poussé le plus jeune pour ramasser le coup à sa place. Au moment de l'impact, mon corps a perdu l'équilibre, tandis que le poing du colosse s'est écrasé contre ma joue. Je suis tombée au sol en crachant du sang. C'était affreusement douloureux, je n'avais jamais encaissé une attaque aussi puissante.
Finalement, des surveillants sont intervenus. Ils se sont occupés des racailles, tandis que j'ai été amenée à l'infirmerie. Les deux garçons sont restés avec moi. Ils étaient réellement inquiets à propos de ma blessure. Toutefois, je les ai assurés que la douleur commençait à se dissiper.
- Pourquoi tu as fait ça ? A demandé le petit blond. T'as ramassé un sacré coup, alors que tu n'avais rien à voir avec cette histoire !
Tout en frottant ma joue gonflée, je me suis mise à sourire.
- Disons que je ne supportais pas de voir ces mecs s'en prendre à vous... Ai-je soufflé.
La seconde suivante, j'ai senti le plus grand des deux garçons me prendre dans ses bras. Il avait posé sa peluche dans un coin.
-Oh, merci infiniment ! A-t-il déclaré. Tu es formidable, on ne te remerciera jamais assez !
Ses yeux verts brillaient, il pensait vraiment ce qu'il disait et ça m'a touché. Depuis que j'ai posé les pieds dans cette Académie, c'était la première fois qu'on se montrait aussi gentil avec moi.
- À part ça, a commencé le blondinet, comment tu t'appelles ?
- Oh, hum... (J'ai baissé les yeux) On me connait sous le nom de la « coincée ».
- Ce n'est pas un super surnom, a remarqué l'aîné en reprenant son poussin en peluche. Tu mérites quelque chose de plus joli comme la « Sauveteuse des îles » ou la « Guerrière des montagnes » !
- Pourquoi tu parles d'îles et de montagnes ? S'est étonné son ami.
- Bah, parce que c'est original !
Nous nous étions tous les trois mis à rire. Malgré nos différentes apparences, nous nous entendions déjà bien.
- Si vous voulez vraiment le savoir, je m'appelle Yui Kotégawa.
Ils se sont alors présentés à leur tour. Le petit blond aux yeux bleus s'appelle Syo Kurusu et son ami se nomme Natsuki Shinomiya. Ils se connaissent depuis leur enfance, car ils ont participé aux mêmes concours de violon. J'en ai donc profité pour leur apprendre que je pratiquais également un instrument depuis longtemps.
- C'est classe, on forme un trio de musiciens ! A commenté le plus grand.
- Et le chant, tu aimes ça ? M'a interrogé le blondinet.
- Ouais... Ai-je répondu de manière peu convaincante. Je me débrouille, mais ce n'est pas extraordinaire.
- Le but est de s'amuser, tu sais.
Cher journal, d'après mes calculs, cela fait environ trois mois que je ne me suis pas servie de toi. Mille excuses, j'étais très occupée ces derniers temps ! Depuis l'incident qui s'est produit avec Syo et Natsuki, je me suis beaucoup rapprochée d'eux et je ne les quitte quasiment plus ! Honnêtement, ça me fait très plaisir d'être devenue leur amie. Grâce à eux, j'ai découvert de nombreuses choses et je suis devenue beaucoup plus ouverte qu'avant. Désormais, les gens me critiquent moins, bien que je sois toujours aussi stricte et sérieuse. Néanmoins, les deux garçons se sont bien occupés de moi. Ils m'ont fait connaître l'amitié sous toutes ses formes, je leur en suis infiniment reconnaissante.
Dernièrement, nous sortons souvent le samedi. Cette semaine, nous sommes allés faire un tour au karaoké. C'était génial ! L'entrée était gratuite pour les personnes déguisées et étant donné que Natsuki se débrouille bien en couture, il a confectionné des costumes pour Syo et moi. Au début, j'étais un peu mal à l'aise dedans, car c'était exactement le genre de tenues excentriques que je ne supporte pas.
- Mon Dieu, je ne peux pas porter ça... Me suis-je horrifiée.
- Ne dis pas de bêtises ! Tu seras vraiment jolie dedans ! M'encourageait le jeune homme aux yeux verts.
Pour finir, j'ai cédé et je suis restée dans le déguisement qu'il m'a donné. En me regardant dans le miroir, j'ai constaté que je ressemblais beaucoup à la chanteuse Kyary Pamyu Pamyu qui, ma foi, est très mignonne. De son côté, Syo a été forcé de s'accoutrer d'un costume de souris brune, tandis que notre couturier s'est créé une tenue de chat gris. Ensemble, ils me rappellaient fortement le duo de Tom et Jerry.
- Pourquoi tu m'as fabriqué un truc pareil !? A vociféré le blondinet en s'adressant à Natsuki.
- Tout simplement parce que tu es aussi petit et mignon qu'une souris, mon chou !
- Je ne suis pas petit !
Ce dernier détestait qu'on lui rappelle sa taille. Pourtant, c'était une chose plutôt tentante, puisqu'il nous faisait mourir de rire en s'énervant.
Décidément, j'adore mes deux meilleurs amis ! Cette soirée au karaoké était mémorable ! Nous étions seuls dans une salle et grâce à Natsuki qui avait préparé une liste de nos chansons préférées sur une clé USB, nous pouvions chanter tout ce que nous aimions. Lors des premières performances, nous restions assez timides. Mais cela n'a pas duré bien longtemps. Dès que l'aîné en a eu marre, nous étions obligés de nous lâcher. Il nous menaçait de commander des tonnes de plats et de nous faire tout payer, si restions coincés. C'est à ce moment-là que nous nous sommes complètement laissé aller, sans nous soucier d'avoir l'air ridicules. Sachant que nous nous trouvions dans une pièce fermée, rien ne nous retenait. Nous criions et dansions comme des fous, même si notre synchronisation était plus qu'abominable. Au fond, le simple fait de profiter d'être ensemble suffisait à rendre cette soirée inoubliable. Je n'avais jamais autant rit de ma vie, c'était incroyable ! Mon seul regret a été de ne pas avoir pris de photographies... Autrement, il n'y avait rien à dire ; c'était l'ultime perfection !
Franchement, je suis comblée. Syo et Natsuki sont formidables, je ne pouvais pas rêver mieux que d'avoir des amis comme eux ! Ils me surprennent de jours en jours, ce qui m'encourage énormément à aller de l'avant. Je me sens normale désormais. Enfin... Pas tout à fait, vu que je ne me lâche jamais à l'Académie. Mais j'ai commencé à faire de nombreux efforts et je trouve que ça me permet déjà de m'intégrer plus aisément dans cette société. Je reste une personne raisonnable, tout en m'amusant comme une jeune fille de mon âge. Je crois que j'ai obtenu tout ce que je voulais. Je peux enfin le dire avec sincérité ; je suis heureuse.
C'est ainsi que j'arrête de partager mes aventures avec toi, cher journal. Désormais, je n'ai plus besoin de me renfermer sur moi-même et d'écrire mes émotions sur du papier, puisque mes amis sont là pour m'écouter. En outre, je tiens quand même à te remercier de m'avoir tenu compagnie pendant tout ce temps. Écrire m'a fait beaucoup de bien et m'a permis de me sentir mieux lorsque j'avais le moral dans les chaussettes, alors merci beaucoup. À présent, malgré tout ce qui peut m'arriver dans la vie, je sais que je ne serai pas seule pour surmonter les épreuves qui me tomberont dessus. Je suis parée à suivre mon chemin, peu importe où il me mènera. C'est tout ce que j'ai à dire.
- Oh non, c'est déjà terminé !
Je referme le journal intime et contemple sa couverture, l'esprit troublé. Cependant, je ne peux pas me retenir d'afficher un petit sourire. Cette fille est vraiment incroyable, j'ai adoré suivre ses aventures. Je devine bien que ces histoires datent d'environ deux, voire trois ans auparavant. Mais je dois admettre que c'était très intéressant. Je suis vraiment contente que tout se soit bien terminé et que grâce à Syo et Natsuki, elle ait pu changer.
- Bonjour, Kale-Son ! Me salue la directrice.
Je me redresse subitement, tout en cachant le journal intime. Au bout de quelques jours, Anne s'est remise de sa dispute avec Masato. À mon avis, elle souffre toujours au fond d'elle, mais je pense que le savoir en compagnie de Tsubomi et Aima la rassure. Elle a retrouvé son habituelle bonne humeur, c'est un bon signe.
- Comment se passent tes recherches ? S'enquiert-elle en déposant ses affaires sur son bureau.
- Plutôt bien, Anne. (Je lève victorieusement le pouce) Je sais déjà où se trouve notre délégué, il ne reste plus qu'à le désigner !
- C'est bien, ça ! Tu l'as déjà choisi, alors ?
- Non, pas vraiment. Mais avec tout ce qui s'est passé, je suis certaine qu'il s'agira d'un membre du club de musique et de danse.
Avec un air satisfait, la directrice se déplace vers moi et me tapote l'épaule, tout en m'adressant un beau sourire. Je ressens alors toute la confiance qu'elle me porte et ça me réchauffe le c½ur. J'ai encore plus envie de l'aider cette année, je veux vraiment qu'elle soit fière de moi.
- Je sais que tu feras le bon choix, affirme-t-elle.
Nous y voilà ; c'est le dernier jour avant la clôture des inscriptions pour les clubs facultatifs. Ce matin, avant que Ren n'aille s'occuper de sa classe, je lui ai discrètement demandé de poser le journal intime de Yui sur sa table, afin qu'elle ne se fâche pas contre Syo en l'accusant de l'avoir perdu. Fort heureusement, mon collègue m'a aidé sans protester et en m'assurant qu'il ne dirait rien à personne. J'ai déjà un problème de moins sur les épaules. À présent, il faut que j'aille jeter un ½il à la fiche d'inscription du club de musique. Je suis sûre qu'elle est complète désormais. Après tout, Vinny et Ichigo ne vont pas tarder à venir la reprendre. Personne ne viendra rajouter son nom d'ici là.
Une fois en face du grand tableau d'affichage, je m'avance vers la feuille qui m'intéresse. Je me penche légèrement en avant afin de lire ce qui est écrit dessus.
Après avoir pris connaissance des informations concernant le club de musique, veuillez inscrire votre nom, votre prénom et le nom de votre enseignant(e) principal(e) ci-dessous.
Aima Malik – Arthur Kirkland
Tsubomi Hanasaki – Arthur Kirkland
Masato Hijirikawa – Arthur Kirkland
Otoya Ittoki – Arthur Kirkland
Tokiya Ichinose – Ren Jinguji
Yui Kotégawa – Ren Jinguji
Syo Kurusu – Ren Jinguji
Natsuki Shinomiya – Arthur Kirkland
Merci de votre inscription. Nous espérons que vous profiterez pleinement de vos cours de musique et de danse.
Je souris. Mon successeur se trouve parmi ces huit personnes. Je sais ce qu'il me reste à faire ; suivre le premier cours du club et désigner le déléguer à la fin de l'heure. Je vais enfin en finir avec cette torture d'esprit ! J'ai vraiment du mal à contenir mon impatience. Une nouvelle ère s'annonce, l'aventure ne fait que commencer !

Prochainement : Comme prévu, Kairine suit attentivement le premier cours de danse et de chant. Elle analyse chaque élève et finalement, elle fait son choix. Mais qui va donc devenir le nouveau délégué de l'Académie ? Vous le saurez dans le prochain chapitre ! ~ Merci à vous tous, chers lecteurs !
Cream-pop, Posté le lundi 18 décembre 2017 15:52
Je suis d'accord avec toi, c'est horrible qu'il soit aussi dur avec soi-même ! Je considérais vraiment sa musique comme le sommet de la Kpop ! C'est sûr qu'on se sentira très mal, si ces dernières oeuvres nous parviennent ! J'espère, comme tu dis, qu'il y aura de l'amélioration en Corée du Sud ! Il faut au moins que la mort de Jonghyun serve d'exemple !
- Il avait une voix incroyable qui restera à jamais dans les esprits! Oui je pense la même chose, dans le monde du divertissement il devrait déjà commencer par faire le tris des commentaires haineux et de pouvoir lancer des poursuites plus facilement. Les idols recoivent trop de méchanceté gratuite il faudrait que ça cesse après c'est pas la cause de dépression pour tous mais aussi justement mettre un suivi psychologique pour tous :/
Et puis évidemment faire des plans pour la population en général car ça peut toucher n'importe lequel d'entre nous